Le processus de construction sociale des incertitudes et des risques en aménagement : le cas des LGV (Etape 2)

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Nom du projet : Le processus de construction sociale des incertitudes et des risques en aménagement : le cas des LGV (Etape 2)

Type de projet : Stages

Résumé descriptif :

L’impact sur l’environnement humain et naturel est un enjeu de plus en plus courant dans le processus de planification, réalisation et concertation des projets d’infrastructure et d’urbanisme. Cela touche les grands projets (LGV, autoroutes, grands stades…) mais aussi, et de plus en plus, les micro-projets (lotissement, ZAC, centre commercial). Un enjeu peut être érigé en risque par les associations, les habitants ou les élus locaux sur la base d’une connaissance fine du territoire et/ou d’études spécialisées et expertes. Ce risque du projet pour l’environnement, notamment s’il est contre les textes réglementaires sur la protection de l’environnement, peut être utilisé par les acteurs pour s’opposer au projet lors du débat public ou de l’enquête publique ou à d’autres moments du processus de décision. Cette opposition peut faire annuler, reporter ou modifier le projet. Le recours gracieux ou contentieux est même de plus en plus fréquent, ce qui peut occasionner une incertitude ou un risque social, puis un risque de retard et un risque financier (pour le projet et la collectivité locale ou le maître d’ouvrage qui le pilotent). Le processus de construction des enjeux de territoire en incertitude puis en risque (et par conséquent la construction d’une chaine d’incertitudes ou de risques : social puis politique puis financier…) nécessite d’être approfondi en raison de la multiplication des conflits fondés sur le risque, et des enjeux que cela pose en matière de concertation, de participation et de politiques publiques d’aménagement et de protection de l’environnement. Le cas de la construction de « faux-risques » assimilables à des fake news serait aussi à explorer.

Pour comprendre la construction du discours des acteurs opposés à un projet, et la construction des incertitudes et des risques, l’objet du stage est de réaliser une analyse textuelle des positions de ces acteurs (recherche d’occurrences de mots-clés par exemple) dans les registres de débat public, les rapports de l’enquête publique, de la concertation ou encore de la presse et de l’interpréter. Le stage a pour objet de tester et de développer la démarche développée lors d’un stage précédent (étape 1) sur un corpus de positions d’acteurs (élus, associations, entreprises, habitants…) issues de la concertation continue menée par la maîtrise d’ouvrage publique et privée de la LGV Grand projet du Sud-Ouest.

Ce second stage conduit sur cette problématique vise ainsi à exploiter les résultats du premier stage pour construire un modèle d’annotation automatique. En particulier, la cohérence des annotations manuelles constitue un préalable à toute tentative d’automatisation de l’annotation des documents pour repérer les différents éléments qui permettent de caractériser le risque ou l’opportunité, et leur évolution. Les objectifs sont donc multiples :

  1. tenir compte des incohérences des annotations des différents annotateurs pour améliorer le guide d’annotation ;
  2. réitérer l’étape d’annotation manuelle et de vérification de la cohérence des annotations manuelles ;
  3. définir un modèle d’annotation qui permette d’annoter automatiquement (et donc en grand nombre) des textes plus variés (pas seulement des cahiers d’acteurs).

La méthode pourra être symbolique dans le prolongement du modèle ébauché dans le premier stage ou bien fondée sur de l’apprentissage automatique (et dans ce cas, le modèle d’annotation permettra de fabriquer plus rapidement les fichiers annotés permettant l’entraînement du modèle).

In fine, cette recherche exploratoire a pour objet de déboucher sur l’étude d’un mode de représentation de la construction du risque, permettant potentiellement de visualiser la façon dont un impact pressenti à un endroit de la concertation est transformé en risque.

Nom de(s) encadrant(s) : Geneviève Zembri-Mary (LATTS/UCP) et Catherine Domingues (LaSTIG/IGN)

Nom de(s) étudiant(s) : Sid Ali SADI (Université Paris Diderot)

Dates de début et de fin du projet : 12 avril 2021 - 30 septembre 2021

Durée : 5 mois